Météo Ciel a prévu qu’il ne pleuvrait pas ce
dimanche. De même Météo Consult et La Chaine Météo. Eh bien Météo Ciel, Météo Consult
et La Chaine Météo se sont foutu mis le doigt dans l’œil jusqu’au
nombril. Oh, il n’a pas plu fort, et pas tout le temps. Une partie du matin et
pendant la première moitié di Pique-nique. Puis le soleil est sorti et c’était magnifique.
Michel et Jacques, avec l’aide de Geneviève,
nous ont préparé un beau circuit et un circuit instructif. J’avais vaguement
entendu parler de la Rigole d’Essai qu’a construit Pierre-Pol Riquet, à ses
frais, pour démontrer le bien fondé e son projet. Michel a retrouvé les morceaux
de cette œuvre, vieille de plus de trois cents ans, pour nous les montrer. Et
il a invité Sandrine, directrice de l'Institution des Eaux de la Montagne Noire, qui nous
présentera le système hydraulique actuel au déversoir du Conquet, et qui nous a
accompagné avec sa famille. Pendant la majeure partie du trajet.
Michel a commencé à nous faire un bel exposé de cette rigole d’essai. Il
parle bien et il connait son sujet et sait nous partager l’intérêt qu’il en a. Qui
veut en connaître plus peut consulter un petit livre de Gérard Crevon : A la recherche de la
rigole d’essai.
Et nous voilà partis par un temps sombre, mais pour le présent sans
pluie. Nous avons monté dans la colline sous les arbres, et Michel nous a
montré les vestiges de cette rigole d’essai et nous en a raconté un peu plus l’histoire.
Puis quittant ces restes, nous nous sommes approchés d’Arfons et de la pluie. Oh
pas fort, mais comme c’étaient les premières gouttes, et nous l’espérons, les
dernières, nous somme restés à l’abri sous les arbres le temps que cela passe.
Ce qui ne fut pas long.
En avant vers Arfons, que nous avons traversé, pour repartir direction
les Cammazes et direction pluie. Il a plu peut-être une demi-heure en tout, pas
très fort, juste de quoi nous rafraichir et de mouiller le sol où nous avons
piqueniqué !
Nous avons mangé à côté de la rigole, le soleil est finalement sorti et
nous avons commencé à nous réchauffer. Ça fait du bien le soleil.
Puis Sandrine nous a parlé de cette rigole, comment Vauban l’a amélioré
quand le canal avait besoin de plus d’eau suite à la création du canal de la
Robine .Elle nous a expliqué les deux tracés du canal à cet endroit et un peu
de la gestion par les VNF et autres entités. Fort intéressant et j’aide nouveau
appris un tas de choses !
Sandrine et sa famille nous ont quittés là et nous avons repris la
rigole sous les arbres dont le feuillage clairsemé par le soleil nous a fait
grande joie. Pour retrouver les voitures et le départ. Jacques nous a gentiment
invité à un petit verre chez lui, mais personnellement j’ai dû refuser mais je
crois que tous les autres y sont allés. Un moment de convivialité ne se refuse normalement
pas !
Bienvenu à Martine, qui nous a rejoint pour un
essai et qui a décidé très vite de nous retrouver régulièrement.
Merci à Sandrine pour ces belles explications
et cet exposé si intéressant
Merci à Michel pour son exposé et explications
et à lui et Jacques pour nous avoir si bien menés
Photos de John, Marie-Christine, DanielL et
quelques schémas trouves sur le web.
La rigole d’essai de la Montagne Noire
On doit à Pierre Pol Riquet la réalisation, sous le règne
de Louis XIV, de l’artère fluviale reliant la Méditerranée à l’Océan. Ce fut
une grande entreprise qui demanda à son concepteur beaucoup d’ingéniosité et de
persuasion. Il avait compris depuis longtemps qu’on pouvait alimenter le futur
canal du Midi au seuil de Naurouze par la rivière Sor, rivière du bassin
versant atlantique. Mais il savait aussi que cette seule rivière ne suffirait
pas et qu’il faudrait dériver en complément les eaux de l’Alzeau, rivière du
bassin versant méditerranéen. D’où l’idée de la rigole de la Montagne Noire.
Mais pour réaliser ce transfert d’eau entre bassin versant, il fallait franchir
la ligne de partage des eaux. Riquet trouva un passage approprié au col du
Conquet.
Ce projet fut présenté à Colbert en novembre 1662. Le
projet intéressa le ministre qui mit en place une commission assistée d’experts
pour en évaluer la faisabilité. Après un long travail de terrain, la commission
rendit, en janvier 1665, un avis favorable au projet avec toutefois la
recommandation de prouver par l’expérience la validité du projet en conduisant
les eaux du Sor jusqu’à Naurouze par une rigole d’essai de 2 pieds de largeur.
Riquet, sûr de son fait, proposa alors de réaliser la
rigole d’essai sur ses deniers et de n’en être remboursé qu’en cas de succès.
Le 27 Mai 1665, le roi ordonna l’opération dont les travaux furent réalisés en
un temps record entre début Juillet et fin Octobre de la même année. Et le 8
Novembre 1665, les intendants du Languedoc, médusés, constatèrent que l’eau de
l’Alzeau coulait à Naurouze. La réussite de cette démonstration valida
définitivement le projet et Louis XIV signa en Octobre 1666 l’édit « pour la jonction des mers Océane et
Méditerranée par un canal de communication ».
En 1667, Riquet fit procéder au traçage définitif de la
rigole en améliorant le tracé de l’ouvrage probatoire afin de récupérer le
maximum d’eau, c’est-à-dire en la traçant à une altitude la plus basse
possible. Ce tracé est celui que nous connaissons actuellement.
Toutefois, au fil du temps, le système s’est complexifié.
La rigole ne déverse plus ses eaux dans le Sor, seulement son trop plein
d’hiver et de printemps. Trois ans après la mort de Riquet, donc après
l’achèvement des travaux du canal du Midi, Vauban prolongea en effet la rigole
vers la rivière Laudot et le barrage de Saint Ferréol, dont les eaux rejoignent
la rigole de la plaine qui relie le Sor à Naurouze.
Plus récemment, d’autres travaux importants ont été
réalisés pour aboutir au système hydraulique actuel Lauragais Montagne Noire
que nous présentera au Conquet, cet après-midi, Sandrine Boisard, directrice de
l’Institution des Eaux de la Montagne Noire.
Le tracé de la rigole d’essai est encore visible à certains
endroits. On connaît son point de départ au hameau de la Galaube et c’est
surtout en rive droite du réservoir du Lampy qu’on la retrouve grâce à la
prévenance des propriétaires des domaines de Leignes et Fajal, qui ont su la
préserver malgré les travaux importants de reboisement qu’ils ont réalisés. On
la retrouve aussi à proximité du Conquet où elle rejoint le tracé de l’actuelle
rigole. Ce sont sur ces deux sites que nous la découvrirons aujourd’hui.
Sources : « A la recherche de la rigole
d’essai de Pierre Pol Riquet dans la Montagne Noire » par Gérard Crevon
sous l’égide de l’association des amis des archives de la Haute Garonne : https://www.2a31.net/pb_numerisees/pb_181A_txt.pdf