dimanche 30 mars 2003

2003-03-30 Mayronnes

Une journée humide pour ma première rando avec SEL - ou plutôt de la bruine. Mais une belle région - si seulement nous avions pu voir la vue. Un groupe sympa aussi - et j'ai promis de les accompagner à nouveau s'ils pouvaient garantir du beau temps !
Mon Compte Rendu (John)



“Vous ne connaissez pas L’Aude si vous n’avez pas fait la Camp”, affirme J.Girau dans son “Itinéraire”. Nous y allons donc aujourd’hui, y revenons plutôt après une dizaine d’années (11.10.92).
Et nous voilà sillonnant Le Val de Dagne par Servies à la curieuse croit armoriale, puis Rieux (avez-vous reconnu le pont du XlIIème sur lequel Jean Marais s'illustra?) et par Caunette enfin d’où nous remontons L’étroite vallée du Madourmeille jusqu’à Mayronnes (40 h.) vidage en cul de sac renommé depuis quelques années par son sentier sculpturel
Interdiction de garer les voitures dans la localité; alors nous lés alignons sur le Bas-côté de la route. Et 42 randonneurs mettent la main aux derniers préparatifs, scrutant le ciel gris de nuages peu rassurants, poussés par le vent marin. Quelques visages nouveaux, et, parmi eux, se présente John, (Britannique et interlocuteur de choix pour Nicole.
Nous étrennons le matin l’heure légale (solaire + 2) qui n’a apparemment perturbé personne. Nous nous engageons dans la 2ème voie à droite, peut-être la grand ’rue; nous passons devant une croix de mission érigée à côté de la modeste église au portail roman; elle précède une fontaine municipale et, entre les deux une plaque honore la mémoire des deux morts pendant la guerre. ”On leur a volé leur jeunesse et leur avenir”. Des touffes de soucis égaient la Base d’une façade.
Virage à gauche sous les aboiements vibrants. Le chemin charretier, en terre battue, fait son apparition; il s’élève régulièrement et serpente sur le versant du Devès. A l’abri des buis, des yeuses, nous avons chaud et allégeons nos tenues. Un carrefour. Où sont les guides? Nous tournons à droite. Puis le groupe s’arrête: consultation des cartes, discussion et... demi-tour.
“On a perdu Maurice!” remarque-t-on alors. Pour acquérir une marge d’avance, il a pris les devants de son allure modérée. On a perdu Maurice, mais aussi le mari d’Anne, pardon ! Henri. Appels, coups de sifflet arrêtent leur progression; ils rebroussent chemin et, attendus par un trio de braves St Bernard (sans tonnelet) les revoilà sur la bonne piste, non loin des copains qui ont ralenti
Ils ont perdu au change! Bien abrités par les chênes-verts qui dominent cistes et genévriers, le sol se révèle bien plus boueux. Quelques aubépines égaient les haies, mais peu de fleurs encore, excepté de rares jonquilles bonsaïs, les modestes primevères et, plus haut, un ilot d’hépatiques.
Bienveillante, la pluie commence à les arroser et nous en profitons aussi d’où sortie d’impers et de parapluies aux alentours de la Font des Anes.
Un faux plat dénudé précède la forêt de la Figayrelle dont les arbres nous abritent un peu. 11h15, la salle à manger paraît encore éloignée. Alors, refroidis par les averses et le plafond bas, les Arnaud et les Sarda décident de redescendre vers Mayronnes
C’est pour cela qu’aujourd’hui le narrateur a deux têtes. Il y a des lâcheurs partout. Enfin le brouillard commence à nous envelopper, les premiers arbres du plateau ressemblent à des ombres chinoises. L’atmosphère est douce, pulpeuse. Les branches où la végétation n’est pas encore apparue perlent. Nous sommes à la cote 628.  Carrefour, petite halte. Direction ouest. Telles des fantômes apparaissent sur notre droite les ruines de Coume Belle.
On passe en prenant garde où l’on met le pieds, car depuis que nous avons franchi la clôture électrique, nous sommes dans le domaine de bêtes à cornes qui apparaissent entre les taillis. Le terrain est fortement boueux, l’eau ne pénétrant pas dans le sol argileux. Nouveaux carrefour et descente vers la ferme de Barthès où le propriétaire nous autorise à nous mettre à l’abri du hangar agricole. Pour une fois nous ne ferons pas les difficiles. On s’assoit comme on peut. Attention au cambouis ! La pluie redouble, le sol est martelé par de grosses gouttes. Le repas est rapidement avalé. Le froid et l’humidité nous envahissent. Plus question d’attendre ; pour une fois il n’y aura pas de « permission de sieste ».
Sac au dos et retour sur le chemin forestier qui nous conduira au sud vers la cote 682. Les trainards sont rares. Les discussions ont disparu. Notre regard est fixé sur nos pauvres souliers qui commencent à prendre l’eau. Le brouillard est toujours aussi dense, le vent n’arrivant pas à le disperser. Nous voilà en crête. Nouveau changement de direction à l’est. Les prunelliers sont très denses malgré le passage du tracteur débroussailleur. Il y a beaucoup de « tannocs », le chemin est tortueux, glissant, farci de trous faits par les vaches. Cote 701, point culminant de notre randonnée qui affichera un petit 16 km pour 480 m d dénivelé. Nous passons, sans nous en rendre compte, près des maisons appelées « Le Cayral » et « L’Auriol », dont en contrebas, à droite, se trouvent les ruines. Dame Nature a repris le dessus ; les hêtres serrés règnent en maitres, aidés par des ronces, des genets scorpions el autres espèces piquantes.
Nous poursuivons par la Serre de Perone, et c’est là qu’il faut faire preuve de beaucoup d’imagination, car, toujours sur notre droite, il y a les domaines des Hautes et Basses Jonquières, Carrus et ses fameux fromages de chèvre. Un peu plus loin, St Martin des Puits et sa petite chapelle, l’Orbieu qui déroule ses méandres dans le fond de la cuvette St Pierre des Champs et, en fond de tapisserie, les Pyrénées blanches scintillent au soleil d’avril. Mais redescendons sur terre, tout cela n’est pas pour aujourd’hui. Illusion ! Le sentier devient très pentu, les glissades sont nombreuses. Heureusement on peut s’accrocher aux buis dont c’est le domaine. Vraiment ce n’est pas le jour, mais la troupe est courageuse. Enfin le Roc Troué domine au-dessus de nos têtes, tel un cobra. Nous avons retrouvé le chemin forestier, la marche est plus facile malgré la pente.  Nous apercevons à travers les arbustes les toits luisants de Mayronnes, dans le trou à gauche, et c’est le moment que choisit Angèle Bès pour « s’amourer ». Heureusement que Hubert est là pour la gronder. Pas de bobos.
Il n’y a pas d’embrassades d’adieu ce jour-là. Je me demande bien pourquoi ? Je crois savoir
Nous ferons comme pour certaines balades, nous la referons par beau temps.
« Adissias a toutis »
Maurice et Pierre.

Des 42 participants, je n'ai relevé que 14. C'était après tout ma première rando SEL!
Les voici:
MaguyA
LeonA
JacquesB
AngeleB
HubertB
NicoleB
HenriL
NoelleR
PierreR
MargueriteS
MauriceS
JohnT
AndreeV
GuyV