Nous étions treize pour cette ascension cool
du Tarbésou. On dit que le nombre treize porte malheur, mais dans certaines
cultures c’est le contraire – il porte chance. Et c’était certainement le cas
pour nous. Nous avons passé une journée formidable.
Nous avions parlé depuis un certain temps,
Jocelyne et moi, de faire des randos d’été en montagne, mais en douce, en cool.
Pas trop de dénivelé, pas trop de kilomètres et un départ civilisé. Et ce
dimanche, ces trois éléments étaient réunis. Nous nous sommes rencontrés à 8h pour
le co-voiturage, nous avons grimpé et descendu 425 mètres en moins de 8
kilomètres. Nous avons eu des vues incroyables tout autour de nous – il a fait
beau, ensoleillé avec juste un petit brise pour nous rafraîchir. Nous avons
pique niqué en haut du Tarbésou à 2364 mètres d’altitude avec une vue sur les
lacs de Rabasolles sur les montagnes tout autour.
Et au retour nous avons fait une halte pour
visiter le château d’Usson, avec comme guide Claudine, une guide vraiment pas
comme les autres tant elle connaît bien son sujet et peut le faire partager
avec ses amis.
Ca c’est une journée cool !
Mais voyons en détail notre journée.
Nous nous
sommes retrouvés au parking de la Fabrique des Arts à 8h et très vite nous
sommes partis à 3 voitures. Des vaillants conducteurs, Michel, Jacques et
Jean-François – merci à eux. Un court arrêt à Limoux pour s’il y en avait
d’autres, mais ce n’était pas le cas.
Et puis la route. Après Quillan il y a les
belles Gorges de Pierre-Lys et après Axat il y a les non moins jolies Gorges de
Saint George. Et peu après celles-ci, nous avons vu un chevreuil bondir sur la
route devant nous. Il a couru un moment, puis il a fait un saut à droite pour
s’échapper de la route. Nous avons essayé de le suivre des yeux, et derrière
nous il nous semblait le voir sauter devant la voiture de Jean-François qui
nous suivait. Mais les occupants de cette voiture n’ont rien vu.
Et puis après avoir dépassé Mijanès, la route
commence à monter, à monter, à monter. C’est vrai que Mijanès est à 100 mètres
et le col de Pailhères, notre destination, à 2001. Et la route tourne, tourne,
tourne, elle zig et elle zag. Et puis rebelote encore un zig et puis un zag.
J’ai compté pas moins de vingt neuf lacstes en tout sur ces onze kilomètres de route.
Nous avons trouvé de la place dans le parking
au col, accueillis par un troupeau de chevaux curieux et sans gêne. Il ne
fallait rien laisser sans supervison, et garder les voitures fermées.
Et un cheval coquin a même posé le pied sur la voiture de Jean-François, heureusement
sans l’abîmer !
Et nous voila prêts à partir quand nous avons
vu notre président bien-aimé se promener sans sac et sans cannes ! Il
avait négligé de mettre les mettre dans la voiture en partant le matin, et son
sac contenait son repas de midi. Heureusement qu’il avait déjà ses chaussures
de randonnée sur les pieds et un chapeau sur la tête. Il avait acheté des
vivres en route car il s’est rendu compte du problème déjà avant Limoux. Et d’autres
ont aimablement porté son pique nique dans leur sac.
Et évidemment nous ne nous sommes pas gênés
pour le taquiner pendant toute la journée !
Une petite descente sur la route et nous voici
sur le large chemin qui mène au sommet. Il y a du monde sur ce chemin car c’est une
montagne populaire, mais après un kilomètre, nous l’avons quitté pour
contourner le Picou de Mounégou par un sentier plus calme tant du point de vue
des marcheurs que de la raideur. Et déjà cela permet d’avoir une belle vue des
montagnes vers l’ouest, notamment le St Barthélémy, le Soulairac et le Frau.
La montée est régulière mais sans rampaillou
.Le soleil nbrille fort, mais nous sommes quand même au dessus de 2000 mètres
et il y a un petit vent et c’est donc très confortable.
Les derniers cent mètres sont un peu plus
abrupts mais vite accomplis et nous voici au sommet, avec des vues imprenables à
360°. La montagne noire avec le Pic de Nore se devinent. Un couple qui passait
par là nous a dit que l’on pouvait voir Carcassonne certains jours – mais pas
aujourd’hui.
Quelques photos bien sûr. J’envois une photo
de moi-même au sommet à mon petit fils et ma petite fille car je les y ai amenés il y a quelques années.
Puis nous descendons d’une dizaine de mètres pour
nous installer avec les étangs en bas et
la chaîne des Pyrénées en haut. pour pique-niquer. C’est un endroit fantastique
pour manger .Tout en mangeant nous avons essayé d’identifier quelques uns de
ces pics. Voilà le Dourmidou, le Madres, le Canigou, le Roc Blanc, et le
Carlit. Le Dent d’Orlu aussi. On ne se lasse pas de regarder.
Et en discutant avec les autres, je me suis rendu compte que sur les treize, il n’y en avait que quatre, moi-même, Jocelyne Jacques et Nicole qui y étaient déjà venus tandis que les neuf autres, Jean-François et Françoise, Michel, Michel et Geneviève, Maguy, Chantal, Daniel et Claudine, n’y étaient jamais venus. En voilà une lacune bien remplie !
Mais il est temps de repartir. On range tout
dans les sacs et la descente commence. Nous allons passer par le col de la Coumeille
de l’Ours. C’est un peu abrupte mais sans problèmes. Au col, un dernier coup d’œil
aux lacs et nous leur tournons le dos pour descendre la vallée.
Et enfin les chevaux près du départ, la route
à remonter et les voitures. Le moment le plus gratifiant de la journée –
enlever les godasses de randos pour enfiler des sandales.
Et la route reprend avec ses zigs et ses zags
et la descente vers Mijanès et puis Usson et son château. Là nous faisons une halte
pour ceux qui veulent visiter le château, tandis ce que d’autres, dont moi, ont
décidé qu’une sieste serait le ben venue. Elle l’était. Mais de ce fait, je ne
puis vous raconter la visite – mais c’est Claudine qui en a fait un petit Compte
Rendu. Mais ceux qui ont fait cette visite guidée en ont été enchantées. Merci Claudine.
Une bien belle journée d’air frais et de vues
et de bonne compagnie. Nous en ferons d’autres, c’est promis.
Photos de John, Chantal et Daniel ici
Photos de Jocelyne ici
La vidéo de Michel ici
Une petite histoire du pays de Donesan - et de notre visite (parClaudine)
Cette sortie au Tarbésou nous a amenés à
traverser le Donesan, un petit « pays » à l’histoire singulière.
Probablement villa (dans le sens
romain de domaine agricole) dans l’Antiquité tardive, ce petit bassin
d’altitude conserva son unité et sa cohérence au travers des vicissitudes de
l’Histoire. Il appartint au Razès carolingien puis au comte de Cerdagne et par
lui, au comte de Barcelone devenu roi
d’Aragon. En 1209, le roi Pierre II le donna en fief au comte de Foix. Au
premier niveau de seigneurie, il était tenu par la famille d’Usson puis
d’Alion, vassale donc du comte de Foix lui-même vassal, pour le Donesan, du roi
d’Aragon. Les relations furent compliquées entre comte de Foix et seigneur
d’Alion, puis s’apaisèrent avec le mariage en 1236 de Bernard d’Alion et
d’Esclarmonde de Foix.
Les Alion, aussi possessionnés en Cerdagne et
devenus grands seigneurs de la cour d’Aragon, renoncèrent à tout droit sur le
Donesan au début du XIVe siècle. Le pays resta donc aux mains des seuls
comtes de Foix. La suzeraineté d’Aragon finit par « s’oublier » (il
faut bien dire que ce maigre territoire ne devait guère intéresser…) et les
comtes de Foix devenus rois de Navarre finirent, au XVIe siècle, par
s’intituler « seigneurs souverains » de Donesan, c’est-à-dire qu’ils
ne reconnaissaient, sur ce territoire, l’autorité d’aucun royaume. Plus tard,
les rois de France ne furent seigneurs du Donesan qu’à titre personnel, en tant
qu’héritiers du dernier comte de Foix, Henri IV, et non pas en tant que rois de
France.
Le château d’Usson était le siège du pouvoir
seigneurial du Donesan. Aux XIIe et XIIIe siècles, il fut
la résidence des seigneurs d’Alion. Bernard d’Alion et Esclarmonde de Foix (la
nièce de la « grande Esclarmonde ») furent très impliqués dans le
catharisme. Esclarmonde, dame hérétique, fut chantée par les troubadours :
« N’Esclarmonda, vostre noms
signifia que vos donatz clardat al mon » (Dame Esclarmonde, votre nom
signifie que vous donnez clarté au monde… ) . Son mari donna asile à de
nombreux cathares fuyant d’Inquisition, il aida les assiégés de Montségur
et le « trésor des cathares »
évacué de la citadelle à la veille du bûcher, transita par le château
d’Usson ; sa compromission dans l’hérésie lui valut de mourir sur le
bûcher, à Perpignan, en 1258.
Après le départ de la famille d’Alion, le
château d’Usson fut le lieu de résidence du châtelain de Donesan pour le comte
de Foix puis, au XVIIIe siècle, le roi de France
« engagea » le pays de Donesan à la famille d’Usson de Bonnac qui fit
aménager le château en résidence seigneuriale avant qu’il ne soit pillé sous la
Révolution.
Cet édifice a été récemment restauré et très
bien mis en valeur. Nous avons pu visiter ce qui reste de ses salles, sa grande
cave voutée servant de garde-manger et sa citerne, et monter jusqu’au plus haut
du donjon surplombant un à-pic vertigineux sur les gorges de l’Aude. Et
parcourir les salles d’exposition où toute l’histoire du château est expliquée,
où a été reconstitué un intérieur donesanais du XIX e siècle et où
sont présentés les résultats des fouilles archéologiques du site médiéval. Là
ressurgit avec beaucoup d’émotion la vie de ceux qui, il y a si longtemps, ont
vécu dans ce nid d’aigle : une pince à épiler, une clef, des dés à jouer,
des éléments de bijoux et une petite merveille, une statuette en os qui a servi
de manche à un couteau, représentant une belle dame, gracile et élégante dans
son costume de la fin du Moyen Âge, qui nous regarde à travers les siècles…
La vidéo de Michel ici
Pour les personnes intéressées, je viens de mettre les vidéos sur YouTube (le travail étant un peu plus long par rapport à une simple mise en ligne des photos, merci d'avoir patienté jusqu'à aujourd'hui). J'ai fait 2 vidéos distinctes, ce qui est plus efficace quand on cherche sur YouTube.
RépondreSupprimerLe pic du Tarbésou cool : https://www.youtube.com/watch?v=BzHAM8Ft_rg
Le château d'Usson : https://www.youtube.com/watch?v=r-uI439XsKA
Michel Vidal