jeudi 21 juillet 2022

2022-07-21 La Rouge (Saissac)

Nous sommes sept à quitter la fournaise de la plaine pour nous ressourcer dans la Montagne noire. Cap sur la Rigole, éternel aimant des jours d’été. 

Nous commençons par longer cette Rigole qui n’est en fait jamais la même. Ici un morceau quelque peu encaissé, elle disparaît même un temps à nos yeux tellement le talus qui la borde est haut. Nous dépassons un château de style « troubadour », quelques anciennes constructions, un petit pont et puis nous quittons cette allée tranquille pour nous enfoncer dans la forêt de la Rouge. Un beau sentier au milieu des hautes futaies de hêtres, de pins et même de cèdres. Les jeux de lumière à travers les cimes et les troncs, de petites montées, de petites descentes, des ponts de rondins pour franchir des terrains qui doivent être humides en hiver, ce qu’on a du mal à croire aujourd’hui, des petits ponts de pierre et le chant rafraîchissant de la Vernassonne qui dévale de rocher en rocher et que nous traversons vaillamment sur une passerelle de grandes pierres plates, un bonjour au « dolmen », sorte de champignon de pierre. La découverte d’une espèce familière des terrains marécageux (originaire en fait de Louisiane) : des cyprès qui perdent leurs feuilles en hiver, d’où leur nom de cyprès chauves, et qui produisent des pneumatophores, des excroissances qui émergent autour d’eux et leur permettent de respirer et de s’ancrer dans ces terrains marécageux (attention à ne pas trébucher dessus !). Nous sommes devenus très savants grâce aux panneaux qui jalonnent le circuit, expliquant la faune (on nous promet même des genettes ! mais on ne les voit pas…) , la flore, les eaux, le principe écologique de la « forêt mélangée ». 

Après cette escapade forestière un peu sauvage, nous retrouvons la beauté et la sérénité de la Rigole. Une magie intemporelle. La rigole est régulière et pourtant toujours différente. Ici, bordée par un escarpement naturel, là par un empierrement soigneusement édifié, ailleurs par les racines de grands arbres qui s’y reflètent. Et ce léger courant, à peine un frémissement qui joue avec le soleil, les ronds formés par les insectes qui frôlent la surface, de minuscules cascades lorsqu’un caillou affleure. Le temps s’arrête ici, dans un kaléidoscope d’eau, d’ombre et de lumière. On pense avec admiration et gratitude à Pierre Paul Riquet qui, il y a quatre cents ans, a inscrit son rêve dans le paysage, aux ingénieurs du Roi Soleil qui ont su donner vie à ce rêve, aux ouvriers qui l’ont fait migrer de la théorie du parchemin à la réalité de la terre et de l’eau. Au génie de ces hommes qui ont réalisé un chef-d’œuvre technologique capable de traverser les siècles tout en donnant naissance à un paysage où la main de l’homme n’a fait que rehausser la beauté de la nature. 

D’où des considérations philosophiques sur ce que nous avons fait depuis… Mais le calme éblouissant des lieux écarte toute noire pensée et nous fait continuer dans le ravissement des yeux.

Un dernier petit pont et nous retrouvons les voitures. La moitié des marcheurs repart, l’autre moitié pique-nique sur ledit petit pont. La matinée est restée relativement fraîche et nous n’avons même pas eu besoin de sortir chapeau et lunettes de soleil. Je pense que nous n’en avons pas fini cet été avec la Montagne Noire…

CR de Claudine

Rando menée par Nicole et Claudine. Merci à elles.

Les photos de Brigitte et de Nicole ici

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