dimanche 17 mars 2024

2024-03-17 Couiza - Les Capitelles et Terres Rouges

Au départ du château de Couiza, nous sommes 13 à partir, sous un soleil déjà chaud,  pour une longue randonnée vers les Capitelles et les Terres Rouges.
Après avoir fait la traditionnelle photo devant le château, nous commençons notre marche en direction des capitelles de Coustaussa et des collines qui dominent les vallées de la Sals et de la Rialsesse.
Situé au confluent de la rivière Atax (l’Aude) et de la Sals, la ville est connue depuis l’antiquité, la période romaine et surtout la période du Conté du Razès Visigoth. La région a  vu défiler de nombreux envahisseurs qui, du V éme siècle au VIII éme siècle, ravagèrent et pillèrent les campagnes. Lors de la guerre contre les cathares, les croisés s'en emparent et, elle tombe entre les mains de Pierre de Voisins (un des principaux lieutenants de Simon de Montfort). La famille de Voisins deviendra l’une des plus grandes familles du Languedoc Ses nombreux fiefs sont : Arques, Antugnac, Pomas, Montolieu, Le Bézu, Brugairolles, Rennes les Bains et Rennes le Château … 
La fin de la dynastie des Voisins coïncide avec la construction du château vers 1513 par l'alliance avec la famille de Joyeuse. Les de Joyeuse donneront d’importants personnages parmi les intendants du Languedoc. Guillaume de Joyeuse s’installe en 1562 au château de Couiza. Il est d'abord évêque d'Alet les Bains puis lieutenant-général en 1561 et maréchal en 1582. Il est aussi le chef de la ligue catholique et organise la lutte contre les Montmorency et  les huguenots durant les Guerres de Religions.
Couiza est à la fin du XIXe siècle et jusqu’aux années 1930 un bourg industriel actif centré sur la chapellerie. L'histoire de la chapellerie dans la vallée, débute à Bugarach. Les prisonniers issus de ce village, durant la guerre de Trente ans, ramenèrent de Pologne le  savoir-faire. Puis, ils établissent cette industrie dans la vallée à Couiza et à Espéraza afin de bénéficier de l’énergie naturelle apportée par l'Aude et, d’une meilleure situation géographique.
Par une petite goudronnée, nous passons devant les grandes bâtisses de l’EHPAD du village. Au bout d’un peu plus d’un km, nous prenons à gauche une petite sente herbeuse bordée de murs de pierres sèches. Il y a beaucoup de touffes d’asperges mais pas de jeunes pousses. Quelques centaines de mètres plus loin, à nouveau, nous bifurquons à gauche et, par un chemin forestier nous montons jusqu'à un petit col. De chaque coté  du chemin il y a des dizaines de capitelles dont une très bien restaurée en bord de piste que nous visitons.  
Au col, nous continuons notre cheminement par une très bonne piste forestière, rectiligne. La vue est magnifique depuis le Pic de Brau, les sommets mystérieux et «sacrés» du Pech de Bugarach et du Cardou. Nous apercevons le village de Coustaussa, les ruines de son château, le village aux mille mystères de Rennes le Château et bien plus loin les sommets enneigés des Pyrénées, les majestueux Monts d’Olmes qui surplombent Montségur. La veille (16 mars), c’était le 780 éme anniversaire du Bucher de Montségur.  
Coustaussa est un très vieux village médiéval. Bien plus tard, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1897, le curé du village, Antoine Gélis, fut sauvagement assassiné par des inconnus. Ce meurtre, peut-être relié à l'affaire de Rennes le Château n'a pas été élucidé mais il conserve sa part de mystères. L’abbé Gélis disposait de sommes particulièrement importantes dissimulées dans toute la maison et, qui ne furent pas dérobées, alors que des documents furent certainement emportés par les meurtriers. Des «mauvaises langues» disent que l’abbé Béranger Saunières en serait le commanditaire sinon l’exécutant.
Plus loin, notre guide, fait une erreur sur le parcours. Une  «variante» chère à Yves  nous permet de gravir une sente bien pentue et surtout de découvrir de jolis paysages ainsi qu’une plate-forme où sont déposées des carcasses afin de nourrir les vautours. 
Nous continuons sur le chemin forestier, arrivons à un grand carrefour. Nous prenons à droite une longue piste rectiligne et monotone. Elle nous conduit au petit village de Peyrolles. Pour un aussi petit village de quelques dizaines d’habitants, la mairie aux jolies pierres est «majestueuse».
Une dernière côte, nous arrivons sur un plateau qui domine les Terres rouges. Par une petite sente au milieu de parterres de narcisses, nous descendons vers la vallée. Sur une petite plate forme bien dégagée et sans végétation, nous décidons de faire la pause pour manger. La vue est magnifique mais il fait très chaud. Les thermomètres de Roger et celui de Jeff déposés dur le sol avoisinent les 45°. La température ambiante et réelle doit être de 24°. Chantal et Annick pour se protéger se couvrent et jouent aux bédouines.
Vers 14h00, nous reprenons la route, traversons la D 613 au hameau des Pontils. Là, au bord de la route se trouvait jusque dans les années soixante dix un tombeau de pierre qui serait représenté sur le tableau «Les Berger d’Arcadie» de Nicolas Poussin et lié aux secrets de Béranger Saunières.
Nous franchissons la petite rivière sur des plots. A nouveau dans des Terres rouges, la pente est très dure. Plusieurs centaines de mètres et c’est enfin le sommet de la colline,  nous descendons vers Serres à l’ombre au milieu des bois. Nous continuons par un joli petit chemin avec de nombreuses fleurs (anémones sauvages, boutons d’or et violettes) au bord de la Rialsesse pour parvenir au pont médiéval de Serres où nous faisons une longue pause. 
Il faut reprendre notre cheminement, nous passons tout près du château de Serres, monument historique depuis 1947. Le comédien et metteur en scène Jean Deschamps vécu plusieurs années dans ce château. Il y créa un théâtre en plein  air et y organisa un Festival de théâtre,  repris pendant de longues années par Jean-Claude Drouot.  
Une très longue montée en plein soleil, puis dans les bois nous permet d’arriver au village de Cassaignes. La fatigue se fait sentir, Annick, Chantal et Jeff jettent l’éponge et s’arrêtent à l’église du village. Le groupe continu en direction de Coustaussa et de Couiza.
Dans ce tout petit village, a résidé pendant plusieurs années le graveur et peintre Jacques Houplain. Il y décéda en février 2020. Une petite galerie d’arts, «Le Chantier»  a été créée dans le village par la peintre Cathy Pech.
Tandis que la majorité du groupe continue la randonnée, Frédéric Alquié, premier adjoint au maire, nous conte la vie au village, la chasse, la recherche des champignons et des asperges sauvages et bien d’autres anecdotes. 
Le fronton de la petite église a été décoré par Jacques Houplain. Sur le mur du petit porche il y a une curieuse signature : «Saunieres 1866». Aurait-elle un rapport avec le célèbre abbé ou avec son frère Alfred ? 
Sous la conduite de Roger le groupe continue jusqu’à Couiza en passant à proximité du cimetière de Coustaussa. Là, se trouve un joli petit oratoire dédié à Saint Alain. Alain perpétue une tradition pour les Alain du S.E.L de poser devant ce «monument». 
Jacques viens chercher en voiture les «naufragés » à Cassaignes pour rejoindre le groupe déjà installé à la terrasse d’un bar de Couiza afin de prendre un dernier verre.
C’est désormais une tradition, chaque fois que nous randonnons du coté de Couiza, Jeff invite à partager ce verre de l’amitié avec Paul Bonnet (98 ans), plus vieux supporters des Dragons Catalans qui, nous conte avec passion ses souvenirs d’anciens athlètes de haut niveau à l’A.S.C dans les années d’après guerre, sa vie de matelot en 1948 à Diego-Suarez, sa passion pour le Rugby à XIII …
A 98 ans, il cultive toujours son jardin potager au bord de l’Aude sur la route de Montazels. Avant de le quitter, Paul nous invite pour son prochain anniversaire en novembre prochain. Certainement plusieurs d’entre nous honoreront son invitation.
Il est déjà presque 18h00 lorsque nous reprenons la route après cette belle journée.

Jeff

Photos de Roger
Photos de Jeff 

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