dimanche 19 novembre 2023

2023-11-19 Massaguel

13 à Carcassonne, Béa sur place, nous sommes donc 14 à l’orée de cette belle rando d’automne. Déjà sur la route, nous avons un aperçu de ce qu’elle sera : les forêts sont une splendeur.
Nous nous garons à l’entrée du village de Massaguel. Du parking, nous apercevons haut au-dessus de nous les murailles du castrum de Contrast qui domine la vallée. C’est là que nous irons …mais plus tard.
Nous commençons une longue montée, longue mais très progressive. Une large piste dans la forêt, cette forêt qui ne va guère nous quitter de la journée. Le temps est magnifique, un peu frais au début mais la température monte bien vite. La piste s’enfonce dans une immense sapinière, le soleil apparaît derrière les fûts qui s’élancent très droit et très haut vers le ciel, il y a comme un peu de brume dans le sous-bois, le spectacle est féérique. Quelques châtaigniers viennent mettre une touche de couleur entre les sapins, ils sont jaune vif, eux, et ils ont déjà perdu leurs châtaignes dont les bogues gisent nombreuses sur le chemin.
Après les sapins, voici les hêtres et là, c’est une explosion de couleurs. Les  feuilles qui peuplent encore les branches sont dorées tandis que celles qui sont à terre forment un tapis fauve. On traverse un ruisseau sans risque d’être emportés, il n’y a presque pas d’eau.
Après la piste, un sentier plus étroit et un peu plus raide monte  à travers les hêtres et les chênes, toujours dans une symphonie dorée. Nous voilà en haut, avec des panoramas qui s’offrent à nous sur les paysages tarnais, des terroirs cultivés et et aussi les pentes boisées en face de nous : les masses vert foncé des résineux alternent avec les masses fauves des hêtres, formant un étonnant puzzle de nature. 
Un passage en crête puis une piste qui descend, entrecoupée d’aires de débardage avec leur empilement de fûts. Une piste très boueuse, il faut zigzaguer entre les flaques pour bénéficier de passages herbus. Une source dévale un talus avec un bruit d’eau cristallin. 
Depuis ce matin, nous collectionnons les images d’automne : les feuilles jaunes, les feuilles mortes, les châtaignes… Que manque-t-il donc ? Les champignons, bien sûr. Ils sont là, des violets, des blancs, de superbes amanites rouge vif avec leurs points blancs : ça n’est pas le régal des gourmets mais qu’est-ce que c’est beau dans la nature… Avec les amanites, des cèpes. Puis de beaux chapeaux rouges ou orange. Les champignons des hêtres en grappes sur les troncs et ces gros parasites, des polypores, je crois, qui forment des ombrelles collées aux arbres à mi-hauteur. Et au milieu de tout ça, des genêts et des centaurées en fleur, mais oui…
Nous descendons jusqu’au fond de la vallée et puis nous remontons un petit peu vers le lac du Pas du Sant (eh oui, on remonte vers le lac…). C’est notre salle à manger. Le soleil illumine les arbres dorés et leur sous-bois, c’est une splendeur. Après le pique-nique, un petit moment de sieste. Personne n’a envie de partir. Mais quand même…
Nous reprenons donc la route. Un chemin monte à travers les fougères et les houx avec toujours devant nous les alternances fauves et dorées des grands arbres qui nous dominent. Et puis on redescend. Nous dirigeons vers le castrum mais où est-il ? D’en bas, nous l’avions vu sur son piton, on s’attend à une belle montée pour l’atteindre. Mais non, nous descendons, nous descendons, on interpelle Béa. Où est-il ?  Un petit sourire mystérieux. On descend toujours, on atteint un « gîte de France » perdu en pleine nature mais bien occupé aujourd’hui. De là un sentier part sur le côté, toujours dans les grands arbres qui se rejoignent sur nos têtes. Une grande prairie, quelques rochers et le voilà enfin, le castrum de Contrast, ou plutôt ce qui en reste. En fait, il est bien en aplomb de la vallée mais nous, nous étions plus haut encore. Nous voilà tous juchés sur la roche sommitale. Là, un panorama à 360° à couper le souffle.  Au premier plan, quelques restes de murailles. En bas, d’un côté les villages de Massaguel, de Verdalle, de Dourgne et leurs clochers et, entre eux, les deux abbayes sœurs d’En Calcat et de Sainte-Scholastique qui dressent leurs formes imposantes au milieu des bois. De l’autre côté, des massifs et les taches vert sombre des sapins et les taches brunes des hêtres. Des hommes et des femmes ont vécu ici au Moyen Âge, c’est un des castra de la Montagne noire, comme ceux que nous avons déjà visités au cours de semblables aventures, à Berniquaut au-dessus de Sorèze, à Hautpoul au-dessus de Mazamet. Ces villages fortifiés occupés dans un souci oh combien évident de défense, au début du Moyen Âge, avant d’être désertés pour des habitats bien plus accessibles. C’est en repartant qu’on voit le plus ce qui reste du village, des pans importants de murailles, une porte, par laquelle nous passons, l’enceinte arrondie autour de laquelle nous tournons. Et puis le chemin de retour vers Massaguel : ce que nous avons mis la journée à monter, nous le descendons d’un seul coup et pour descendre, ça descend ! Un sentier étroit qui dévale la montagne au milieu d’une jolie forêt de chênes mais je dois dire que j’avais les yeux bien plus fixés sur les cailloux et sur la terre glissante que sur les chênes… Mais nous sommes arrivés ! et nous avons pu contempler à nouveau, et avec bien plus de savoir qu’au matin, les remparts de Contrast.
C’était une merveilleuse journée d’automne sous un ciel bleu, seulement strié de grandes traînées blanches, au cœur des forêts offrant toutes les teintes de jaunes, de fauve et d’ors illuminées par le soleil.
Béa connaît ce pays au plus profond et elle nous a fait partager cette connaissance et sa relation au paysage. Merci, Béa, de nous avoir offert cette découverte de vestiges d’histoire en même temps que ce moment magique qui lie la forêt et le soleil d’automne.

Photos de Roger
Album de photos ici

2 commentaires:

  1. Un grand merci à Béa pour une magnifique journée...toute en douceur! Et quel plaisir de vous retrouver toutes et tous!

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  2. Quel talent que celui de nous faire revivre cette si belle journée où nous étions d'emblée imprégnés par cette nature dans toute sa splendeur d'automne et ses richesses historiques.
    Merci à l'auteur (e) anonyme ..qui ne l'est pas .
    Et qui plus est, par la magie des mots, pouvoir refaire le sentier bien confortablement installé sur son canapé!! N'est-ce pas Mr le Président!!?
    Il semble qu'une contagion touche de plus en plus d'adhérents du SEL après chaque pique-nique! Elle ne m'a pas atteinte pour l'instant, plus tard peut-être..
    Mille merci à Béa.

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