dimanche 6 février 2022

2022-02-06 Esperaza - Plateau de Bouichet

Avec Roger au pays des dinosaures, le S.E.L d'Espéraza, capitale du chapeau de feutre au plateau du Bouichet : de beaux paysages, mais aussi, du vent et parfois de la boue.

Il fait relativement frais lorsque nous quittons Espéraza, guidés par notre ami Roger, en direction du col «sans non». Plus loin sur le sentier nous aurons des traces de gelée blanche. 

Jusqu’à la fin des années cinquante, Espéraza était la «capitale mondiale» du chapeau de feutre. C’est sous le règne de Louis XV, qu’est apparue dans le village de Bugarach cette industrie. A l’issue de la «Guerre de sept ans» (1756-1763), quelques hommes du village faits prisonniers se retrouvent en Haute Silésie (Pologne) et travaillent à la confection de chapeaux de feutre. De retour, ils perpétuent leur savoir faire en utilisant les ressources de la région : laine de moutons, outils en bois, eau des ruisseaux.

Cette industrie, sous le Second Empire se déplacera vers Espéraza et dans plusieurs villages des environs. Avec l’arrivée du Chemin de fer, l’industrie se développe considérablement. En 1929, à son plein essor, elle occupe 3000 ouvriers dans 14 usines réparties sur le village mais aussi sur Montazel, Couiza et Quillan. Les célèbres Borsalino étaient fabriqués à Montazel. Parmi les clients célèbres on peux citer le président François Mitterrand. 

Peu à peu, la mode du chapeau disparaît et, en 2018 la dernière usine à Montazel ferme. Fin 2019, 7 personnes réhabilitent ses outils et constituent une société coopérative qui prend le nom de Montcapel et relancent une production de qualité.

Jusque dans les années soixante le village était prospère ses Fêtes de la Saint Michel avaient beaucoup de succès. De 1935 à 1967, le Grand prix cycliste d’Espéraza était alors considéré comme une «classique» de fin de saison où, participaient de grands champions, dont Louison Bobet vainqueur en 1954. En 1952, le vainqueur était Robert Chapatte qui sera par la suite le meilleur journaliste du cyclisme à la télévision.   

Dans la boue, la montée est assez rude vers le col «sans nom» où une pause s’impose enfin de s’abreuver et goûter aux bonnes pates de coin de Christine. Les plus anciens du groupe ont une pensée émue pour Roger Allibert. Avant de repartir, nous voyons déboucher un groupe de motards de Caussade. Caussade est l’autre capitale française du chapeau, celle des chapeaux de paille et du canotier. D’après eux, une des principales usines de canotiers de Caussade a été fondée par une espérazanaise.

C’est la descente vers le village de Fa où nous faisons un petit détour vers sa Tour dite visigotique. A Fa réside l’écrivain et historien Georges Kiess spécialiste de l’histoire locale, des templiers et du Razès visigoth. C’est aussi le village natal de Jean-Yves Tournié, journaliste, écrivain et historien. (NDLR : j’ai eu la chance et le plaisir de les rencontrer et de discuter plusieurs fois avec eux)

Il est environs midi lorsque nous parvenons à Rouvenac après avoir traversé à gué plusieurs ruisseaux et longé pendant quelques hectomètres le Faby. Ces deux villages, aux riches passés et où on exploitait le gypse, ont fusionnés au 1er janvier 2019 pour former la commune du Val du Faby. 

La montée est longue par la Draille du chemin du Mouillet et le lieu dit l’Emboulo pour arriver sur le plateau de Bouichet. A l’Emboulo, le 20 mai 1911 un important glissement de terrain a emporté 5 hectare de terre. Il est déjà près de 13h00 mais, il est difficile de  trouver un endroit à l’abri pour s’installer et manger. Dans la forêt beaucoup de grandes flaques d’eau et de boue, au détour du sentier, nous trouvons, malgré les broussailles et quelques épineux, un endroit favorable vers 13h15. 

Jacques arrive à faire sa petite sieste et, une heure plus tard, nous reprenons la route au dessus d’une arrête rocheuse. De là la vue est magnifique, presque à 360°, nous pouvons apercevoir de gauche à droite, le Cardou, le Pech de Bugarach, la Serro de Bec. Plus loin, dans des trouées des plus proches montagnes, on devine le Soularac et les Monts d’Olmes. Devant nous, il y a les éoliennes du pic de Brau, les hauteurs de Saint Salvayre, de Missègre et les Corbières. 

La descente vers la vallée se fait dans de jolis sous bois de chêne et un nouveau passage au col «sans non». Nous avons fait 21 km avec un dénivelé de 617 mètres et, parvenons à nos voitures vers 16h00. Nous pouvons aller boire un verre au café à coté de la gare. Il y avait longtemps que cela n’avait pas été possible.  A cause de France vs Italie la salle est pleine et nous devons nous installer sur la terrasse.

Merci à Roger pour cette jolie randonnée et à dimanche prochain du coté d’Aragon pour une sortie avec Marie-Claire et Gérard.   

Compte rendu de Jean François. Ses photos ici
Photos de Patrick ici
Tracé ici

1 commentaire:

  1. Coucou JEAN FRANCOIS MERCI pour tes recherches après chaque randos j'apprécie et la balade avec les photos complète nos beaux dimanches l'équipe du SEL avec le guide ROGER au TOP - président JACQUES fidèle toujours présent et en forme à bientôt sur les chemins....

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