Il y avait quarante deux randonneurs au départ, dont quinze du SEL, pour cette rando dans le piémont de la Montagne Noire. Béa et ses amis de festirando nous ont accueilli avec du café, des jus et des biscuits, tout ce qu’il nous fallait pour bien démarrer la rando.
Le soleil était aussi au rendez-vous et nous sommes partis sur le circuit balisé Cenne-Monestiés – Villemagne, mais dans le sens contraire du parcours habituel et en commençant à Villemagne. C’était intéressant de le faire comme ca, c’était tout nouveau pour moi – et pourtant je l’ai beaucoup parcouru ce circuit car j’ai habité presque vingt ans à Cenne.
Donc nous avons traversé Villemagne pour arriver le long des champs avec une belle vue sur la vallée en bas et en face. Le paysage était tout frais et bien lavé des pluies récentes et les fleurs scintillaient de ce fait. Nous voici repartis dans les bois pour arriver à la route Villemagne et la traverser pour descendre encore pour arriver au barrage de Cenne-Monestiés sur le Lampy. Nous avons fait une halte pendant que notre guide nous donnait quelques informations sur ce barrage. Voici ce qu’il a dit avec un complément d’info que je connaissais depuis ma résidence à Cenne
Le barrage a été construit en 1885 par le conseil municipal de Cenne Monestiés pour contrôler le débit de la rivière du Lampy. L’eau du Lampy servait non seulement à irriguer les champs des agriculteurs mais aussi à faire tourner les multiples roues de l’industrie textile dans le village. C’est pourquoi une vingtaine d’agriculteurs et d’industrialistes ont contribué à la construction du barrage en complément des subsides du village et de l’état.
Une fois terminé, le débit était en effet beaucoup plus régulier. Le Lampy coulait de jour et la nuit il était coupé pour que l’eau s’accumule derrière le barrage pour être utilisé le lendemain.
Avec le temps, cette eau a cessé d’être utilisée comme force motrice, car l’électricité est arrivée dans le village, en 1904 pour être précis. Mais le Lampy est toujours utilisé par les agriculteurs pour irriguer les champs.
Le barrage de Cenne est un barrage à gravité, c’est-à-dire que c’est le poids du barrage, renforcé par une légère courbure de celui-ci, qui le maintient en place et qui retient les eaux. Mais le barrage n’est pas tout à fait imperméable et il y a des infiltrations continues. Et qui dit passage de l’eau, dit érosion. Et avec l’érosion, qui croit de lui-même et donc il y de la matière qui s’en va. Et donc le poids diminue – et donc il y a un danger de défaillance du barrage. En 1966, vu ce danger, le barrage a été renforcé par des tirants en fer qui le traversent de haut en bas scellés dans la roche au fond. Les trous percés pour ces tirants ont ensuite été remplis de ciment, sans doute dans le but de les renforcer, mais avec une conséquence imprévue – on ne savait pas si le fer était toujours en bon était et non rouillé. L’état français devient de plus en plus vigilant sur le danger des barrages, surtout les barrage de classe A – dont celui de Cenne. Il a 22 mètres de haut – donc il est classe A, même si le volume d’eau – 137 millier de mètres cubes, comparé à ses voisins (Lampy - 1 673, St Denis - 304, Cammazes 18 800) sont beaucoup plus grands. On a fait une étude, on a fait des calculs et le prix pour « effacer » le barrage était bien supérieur au prix pour le « réconforter ». Alors vers 2019 les travaux ont commencé : travaux de confortement d’urgence du barrage par tirants d’ancrage, la modification de l’évacuateur de crues et le rejointoiement des maçonneries. C’est pourquoi cette belle œuvre est toujours là pour nore plaisir – et pour la réserve d’eau qu’elle contient.
Nous sommes descendus près du barrage, avec des belles vues de celui-ci et de l’eau qui bondit des déversoirs – un très beau spectacle de chute d’eau (que j’ai retrouvé sur des cartes postales d’il y a plus d’un siècle). Et nous avons longé le béal qui amenait l’eau vers l’usine de Badens. Cette usine a utilisé l’eau de façon indirect : ils avaient un générateur qui produisait l’électricité qui à son tour faisait tourner les roues de la fabrique. Et ce générateur a été utilisé assez longtemps car l’électricité n’est arrivé à l’usine que très tardivement ?
Le chemin quitte le béal et descend presqu’au niveau du Lampy et nous sommes passés devant la cabane qui protégeait le générateur.
Notre chemin continue, on retrouve l’ancienne route Cenne-Villemagne que nous quittons ensuite pour descendre dans la vallée des usines. Beaucoup de vieilles usines à l’abandon aujourd’hui. Et pourtant il y a un siècle et demi il y avait plus de 1500 ouvriers dans ces usines. C’était un grand centre industriels ! Nous avons fait un petit écart pour voir la grande roue à Aubes, ou plutôt les restes de cette roue car elle est en piteuse état. C’est bien dommage.
Et puis nous arrivons en haut du village au vieux lavoir, restauré récemment par l’association Sainte Marie. Nous descendons encore vers le Lampy près d’une usine en ruines, quoique la cheminée est toujours en bon état et la « nouvelle » usine construite à la fin de la guerre. Une monstruosité en ciment !
Nous ne nous y attardons pas et nous continuons par la petite rue pour traverser la départementale et nous diriger vers le Moulin d’Huc, une cartonnerie toujours en fonction, pour traverser la passerelle et trouver un champs pour notre pique nique.
Et après un repos bien mérité nous repartons. Et si nous sommes descendus toute la matinée, cet après-midi nous allons monter. C’est une loi de la nature : tout ce qui descend doit bien remonter.
Et ainsi nous remontons sur la crête avec une très jolie vue sur le village.
Le chemin continue, une montée lente et régulière sans difficulté aucune. Ci et là de jolies vues et nous arrivons à la route Villemagne – Saint Papoul que nous empruntons pendant 500 mètres avant de prendre l’ancienne route de Villemagne à Castelnaudary. Nous nous retournons de temps en temps car la vue est impressionnante, les champs, la vallée, les collines en face et au loin les Pyrénées (par un beau jour).
Et nous voilà à la fin. FestiRando nous offre un petit jus encore et nous les quittons non sans les remercier de cette belle randonnée.
Merci Béa et merci à tes amis co-organisateurs.
John
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