Aujourd’hui, c’est la mer et le vent.
Nous sommes 21 aux Cabanes de Fleury, là où notre beau fleuve d’Aude rejoint sa mer. Il fait très beau mais le vent… Ah, le vent, il est chez lui, ici. Nous longeons les vagues. Derrière nous, les immeubles de Valras, plus loin, le volcan d’Agde, derrière, le mont Saint-Clair et on distingue même Palavas en une tache blanche. Il y en a même un qui assure voir Oran. Pourquoi pas ? Devant nous, la masse sombre des Albères et au-dessus, très pâle dans le lointain, le massif enneigé du Canigou. Nous sommes vraiment au milieu du golfe du Lion. Le programme, c’était de franchir le petit cordon dunaire qui sépare la plage des étangs, nous avons essayé à plusieurs reprises mais, impossible ! Les précipitations récentes ont rempli Pissevaches et il aurait fallu des scaphandres pour passer. L’écosystème lagunaire, ce sera pour une autre fois. Alors, nous continuons sur le sable et parfois un imprudent se reçoit une vague sur les chaussures. Nous marchons au milieu des bois flottés, des amoncellements de petites branches, et des coquillages que la tempête récente a amenés par milliers : des coques, des chlamys, des pectens, des tellines papillons (les petites rose vif translucides), des mactres, des nacres, des huîtres…. Et les petits sachets noirs à pointes des œufs de seiche. Sur le sable, les larges empreintes écartées des pattes de goélands, lesquels goélands nous accompagnent de leur vol majestueux et de leurs cris un peu moins nobles.
Nous rejoignons la terre stable au niveau du camping de Saint-Pierre, et avec soulagement car les sable et le vent, ça use... Bien désert encore, le camping. Nous contournons avant de rejoindre un des beaux sentiers de la Clape. Un sentier étroit qui semble se refermer. Nous sommes cernés par les pins, les genévriers, les pistachiers, de grandes marguerites blanches se mêlent au romarin et au thym en pleine floraison. Nous montons, doucement, jusqu’au parking de l’Œil Doux. Puis nous empruntons le beau sentier qui mène au gouffre : c’est un véritable livre à ciel ouvert, toute la végétation méditerranéenne s’offre à nous et elle commence à fleurir. En ce moment, de rando en rando, la nature nous offre sa succession de floraisons, c’est passionnant. La mer est là, bleue par-dessus les buissons. Nous arrivons au bord de notre Œil fascinant. Guy nous en explique la genèse (c’était un gouffre souterrain dont le plafond s’est effondré), nous indique que l’eau en est saumâtre, ce qui signifie que la mer s’infiltre par les failles des rochers, et nous raconte une belle et triste histoire d’une princesse, d’un chevalier et d’une bague tombée au fond.
Nous descendons en contournant la falaise -ou la paupière- de l’Œil et nous arrivons à l’Oustalet. Un petit bonjour aux moutons, aux chèvres, aux petits cochons, aux lapins, au coq magnifique et au cochon d’Inde bien dodu. Après quoi nous entamons un magnifique circuit dans la Clape, au cœur des pinèdes. La terre rouge, les arbres vert neuf et le ciel bleu composent un ensemble de couleurs violentes qui ravissent l’œil ; et en plus, il y a les fleurs ! Nous commençons par un carrefour inondé de pervenches bleu foncé. Et puis, c’est le romarin, le thym, les marguerites, les cistes qui commencent, les premiers asphodèles, les bruyères arborescentes aux grappes blanches, les petits genêts dorés, les pistachiers lentisques, les pissenlits couleur soleil, les iris violets, les marguerites blanches, les aphyllanthes bleus, les coquelicots rouges, la luzerne jaune, les mauves mauves, les chardons naissants, les genévriers, les pins et les cyprès… Nous trouvons un coin à l’abri du vent - car il souffle toujours, celui-là !- et c’est le pique-nique, seulement troublé par un vol de milans royaux qui migrent.
Puis nous montons vers les garrigues. Des humains ont taillé dans la masse des buissons pour élargir les pistes, c’est la prévention du feu. Un panorama somptueux sur la mer, turquoise et bleu foncé par-dessus le tapis vert des kermès. On descend dans un vallon planté de vignes, des vignes où des petites feuilles vert pomme commencent à pointer. Et on remonte dans de grandes étendues où kermès et genévriers sont les arbres les plus hauts, avec toujours la grande bleue pour horizon, avant de descendre par un sentier bien étroit et bien raide et bien pierreux mais jalonné de fleurs dont de très jolies gesses rouges (qui ressemblent aux pois de senteur).
Et nous aboutissons au château de Néglé où Guy a laissé sa voiture. Il embarque les autres chauffeurs qui, eux, ont leur voiture aux Cabanes de Fleury et, comme ils sont six, Arlette part dans le coffre. Ils sont quand même tous arrivés à destination et même revenus.
Un grand merci à Guy qui nous a guidés avec sa gentillesse et son savoir habituels et à Anne-Marie qui a participé aux reconnaissances. De la plage aux pinèdes en passant par les étangs et les garrigues, ils nous ont offert un large panorama méditerranéen qui n’a fait que renforcer la certitude que notre département est le plus beau !
Claudine P.
Photos de Roger
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour faire un commentaire, il faut
1) Entrer le commentaire - avec ton nom sinon c'est anonyme et je l'efface
2) Cliquer sur "Publier un commentaire"
Je me permettrai d'effacer les commentaires anonymes