JeanClaude
A Kalasin, l'aube naissante perce la noirceur angoissante nocturne un peu avant 4 heures du matin. Fuseau horaire oblige.
Frottant mes yeux encore aphaques d'une nuit sans nuages, vers les cinq heures du matin, une réminiscence de senteurs, de sons, de couleurs, envahit mon onirisme déliquescent. Boutons d'or, myosotis, pensées des Alpes, Clinopodiums, gentianes aux glomérules érotiques dressant dans un ciel bleuâtre moribond leurs intumescences jaunâtres, me fascinent encore.
L'impressionnante beauté d'une nature inviolée resurgit ainsi dans la brume de mes pensées.
Les valises bouclées déjà bourrées de souvenirs inaliénables, nous descendons pour le petit déjeuner, retrouvant dans l'immense salle du restaurant le groupe épars acculé à une queue longuette. Autour de l'omelette, du bacon et des saucisses non strasbourgeoises, d'autres préféreront thé, café, lait, fruits, que sais-je encore ?
Nous grimpons dans le car munis de notre sacquette quotidienne et filons plein nord, longeant la Tara river aux eaux pétillantes aussi sucrées que les yeux d'une Romy Schneider...
Après un demi tour surprise pour nous permettre de franchir ce qui n'est encore qu'un ruisseau, nous enchainons les épingles à cheveux pour grimper jusqu'à notre point de départ par la Top biking Trail 3 qui se termine au Biogradska Gora National Park qui débute ici par le sublime Biogradsko fezero, un lac bleuté au ponton identique à celui du film-polar "Ne le dis à personne"...
1100 mètres d'altitude.
Sept kilomètres de montée ininterrompue dans une forêt dense de hêtres, de bouleaux et de rares sapins et d'autant d'érables. Nous sortons du bois pour revenir aux alpages de grasses prairies ou paissent moutons, chevaux et peut-être chevreuils. A 1500 mètres d'altitude nous arrivons dans un immense cirque où se faufilent des crêtes encore un peu boisées. En son épicentre, de petits chalets "House to sleep" et une fontaine où barbotent au frais quelques boissons variées. La brève pause ne préfigure que la dure montée qui nous sublime au point de vue décevant de Bendovac. Un lac noirâtre bien trop éloigné, des crêtes dentelées trop embrumées d'un air impur, une terrasse ridiculement petite où nous nous pressons pour "la photo" tout autant quelconque...
Nous redescendons presque aussitôt pour envahir une modeste pinède où nous allons consommer nos sandwichs insipides.
Sieste trop brève et c'est le retour par le même chemin qui nous permet de regagner le car en 2h30. Harassés pour les uns, simplement rompus pour les autres, enthousiasmés pour les derniers.
Trois heures de car avec halte technique au village de Pljevlja et halte historique au pont de Durdevica sur le Tara. Construit en 1940, détruit par les allemands en 1941, il domine de 172 m le tara où quelques malheureux eurent la misérable idée de sauter sans harnais.
L'arrivée à notre destination finale, à Zabljak, Hôtel Gorske oci clôturera à 19h45 notre éblouissante journée. Merci à tous et merci surtout au GPB (Groupe des Promeneurs Balezes, que l'on peut aussi traduire Gérald-Pailhès-Baldacci) qui me surprirent par leur enthousiasme, leur perspicacité et leur générosité. Et un clin d'oeil coquin à celle qui nous fit la surprise de partager un brin de sa séduisante anatomie. à un moment où nous goutions... à nos inquiétants sandwichs.
Jean-François
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