dimanche 6 mars 2022

2022-03-06 Villeneuve-Minervois

La rando du S.E.L sur les hauteurs de Villeneuve-Minervois, en passant par Trassanel et Limousis …

Ce dimanche matin, nous ne sommes que 12 au départ de notre sortie dominicale dans le Minervois à Villeneuve-Minervois, la «capitale» audoise de la truffe ... 

C’est aujourd’hui, le marché annuel de la tuber mélanosporum dans le village. En conséquence, nous garons nos voitures en dehors du village au joli moulin du Domaine Benazeth. Ce moulin est le seul du département de l’Aude a être en activité, pendant la saison estivale. Il est alors ouvert aux visiteurs et aux touristes.

Pour cette journée, nous accueillons parmi nous Catherine, une québécoise qui, devrait être une excellente «recrue» pour le club. Nous prenons un chemin le long de grandes parcelles de vignes pour monter dans la garrigue parmi les chênes kermès, les cistes et les buis. Il n’y a pas encore d’orchidées et de cistes en fleur mais quelques muscaris sur les talus. Tout au long du cheminement nous passons parfois à coté de capitelles ou de cabanes de vigne en ruine. 

Environs une heure de marche et nous arrivons à Trassanel, haut lieu de la Résistance audoise. Sur la petite place du village nous faisons une courte pause. 

L'Aude, du fait de sa situation géographique, n'a pas été un grand foyer de résistance. Mais elle a tout de même compté des maquisards et des réseaux souterrains, notamment le Corps-franc de la Montagne noire, réunissant divers groupes des départements voisins. Parmi ceux-là, le maquis de Trassanel, rebaptisé maquis Armagnac en l'honneur de son chef Antoine Armagnac, ancien ouvrier à Salsigne. Au début du mois d'août 1944, le groupe est attaqué par l'aviation ennemie. Il reçoit l'ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles allemandes, mais s'arrête le dimanche 6 août dans le ruisseau de La Grave. Une arrière-garde est laissée là-bas pour faire disparaître les traces de leur passage, pendant que le gros des troupes repart. Mais lorsque les Allemands débarquent par surprise au Picarot, ils prennent l'arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, et sept exécutés d'une balle dans la nuque. C'est à cet endroit que se trouve la Pierre plantée, élevée peu après par les Résistants et qui porte le nom des disparus. Pendant ce temps, le reste des maquisards a atteint la grotte de Trassanel, à l'aube du 8 août. Alertés par une patrouille de la présence allemande, ils décident de s'évader en passant par un ravin, pour traverser la montagne. Alors qu'ils viennent de s'y engager, l'ennemi les rattrape, et les mitraille, faisant une quinzaine de morts, dont Antoine Armagnac. Une trentaine d'autres sont faits prisonniers, et conduits jusqu'au village de Trassanel, dont le maire Edmond Agnel vient d'être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Là, un peu à l'écart, on donne l'ordre de les fusiller : quelques-uns parviendront à s'échapper, mais dix-neuf tomberont là.

Au total, le maquis de Trassanel a perdu 41 hommes ce jour-là : une stèle se trouve près du lieu de l'exécution à Trassanel, ainsi que la tombe du maire Edmond Agnel, et une autre sur la commune de La Grave. 

Après avoir franchis plusieurs talwegs, nous marchons sur le plateau en directions de la grotte de Limousis. Au loin, l’on aperçoit les «résidus» de l’ancienne mine de Salsigne. La plus grande mine d’or d’Europe a été exploité jusqu’en 2004. Malheureusement, la jolie vallée de l’Orbiel est l’une des régions les plus polluées de France. Pour Jacques, cela évoquent de souvenirs d’enfance et d’adolescence qu’il nous conte avec passion.

Déjà 12h30, nous arrivons sur le parking de la grotte de Limousis pour la pause casse croûte. Il fait froid et la halte ne dure pas longtemps. Il faut reprendre notre cheminement en direction du hameau de Marmonieres puis du village de Sallèle-Cabardés.

Tout au long de la randonnée, Catherine s’intéresse beaucoup à l’histoire de la région, à son petit patrimoine, à sa flore, a son vignoble. Jacques nous parle des différentes tailles de la vigne (gobelet, Guyot, cordon de Royat) et des différentes plantes comestibles qui poussent sur les talus : asperges et poireaux sauvages. 

Parfois, à certains croisements Yves et Roger font le point sur leur GPS et nous continuons la progression. Une dernière halte à la chapelle de Saint Mamès et au bout du chemin voilà bientôt le moulin… maintenant il fait beau. 

 Il est un peu plus de 16h00, lorsque nous arrivons aux voitures. Aujourd’hui, nous avons fait un peu plus de 20 km avec un dénivelé positif de 560 m. Merci à Yves et Roger pour cette jolie balade, espérons que Catherine pourra goûter pour la première fois aux quelques  poireaux et asperges sauvages que certains ont pu cueillir.

Rendez vous dimanche prochain avec Jocelyne et Martine dans jolie petite citée de Sorèze dans le pays de cocagne.  

Compte rendu de Jean-François 

Photos de Jean-François ici 

Tracé d'Armand ici

Photos de Patrick ici

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