dimanche 20 mars 2022

2022-03-20 Montmaur

Malgré un très fort vent d’autan, 19 marcheurs du S.E.L en randonnée dans les collines du Lauraguais au Pays du pastel.

Afin de changer les habitudes des randos dans les garrigues du Minervois, du  Massif des Corbières ou dans la Haute vallée de l’Aude, c’est à Montmaur que Michel nous a donné rendez-vous pour une longue  marche dans les collines du Lauraguais

Montmaur est une commune de l’Aude, limitrophe du département de la Haute Garonne. Le village a deux édifices inscrits au patrimoine des monuments historiques : l’église Sainte Baudile inscrite en 1948 et le château inscrit dès 1926. 

L’origine du château remonte au IXème et Xème siècles, mais la construction du château actuel  a débuté en 1495. Tout au long de l’histoire mouvementée du Lauragais, le village et son château ont eu un rôle essentiel, notamment pendant la Croisade des Albigeois et, plus tard, pendant les guerres de Religion. Sauvé de la destruction ordonnée par Richelieu, le château devient tour à tour propriété de l’archevêché d’Albi puis, à la Restauration, de la mairie de Castres. Dans les années quatre-vingt il devient la propriété d’une société immobilière qui entreprend de gros travaux de restauration dans plusieurs châteaux de l’Aude dont Saint-Martin de Toques. Dans les caves de Montmaur aurait été élevés, pendant quelques années, les A.O.C de Saint-Martin de Toques (un château des Corbières situé  tout prés de l’abbaye de Fontfroide).

À 09h00, après la traditionnelle «photo de famille» nous commençons notre balade dominicale. Il ne fait pas très beau, la vue est bouchée, le vent d’autan n’est pas encore très fort : environ une heure de marche pour arriver au château de Saint-Paulet.

Le village de Saint-Paulet, comme tout ceux de la région, a eu au cours des siècles une histoire riche mais souvent mouvementée et douloureuse. Grace à la culture du pastel il a connu un âge d’or aux XVIème et XVIIème siècles. C’était alors le Pays de cocagne…

La région a été le théâtre des guerres de religion et s’il ne reste pas d’écrits précisant le nom Saint Paulet, les villages voisins (comme Saint Félix) sont cités ; à cette époque Catherine de Médicis était comtesse de Lauragais. Le 27 mai 1665, Pierre Paul Riquet obtenait l’autorisation de creuser la Rigole qui passe au pied du village et traverse la commune du nord au sud, afin d’alimenter le canal du midi. Celui-ci fut inauguré en 1681. C’est à la même période que vécut le personnage le plus célèbre lié au village : le maréchal Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675). Le château est aujourd’hui encore la propriété de cette famille. 

Nous continuons notre cheminement vers le village de Les Cassés par des petits sentiers. Tout au long, sur les talus, commencent à éclore des violettes, des muscaris, des primevères, les premières ornithogales (Dame de onze heures ou Étoile de Bethléem) et de grosses touffes d’arums. Nous contournons un immense parc de panneaux solaires et, un  peu avant midi, nous parvenons à Les Cassés par une jolie allée de pins parasols. 

Bien que situé dans l’Aude, le village fait partie de l’aire urbaine de Toulouse. Il se trouve sur l’ancienne route Via Tolosana, un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Moins connu que Minerve ou Montségur, c’est aussi un haut lieu martyr du catharisme 

Nous traversons le village par la rue principale, en faisant une petite halte pour visiter l’église Saint Etienne. Devant cette église l’on peu voir 8 stèles de l’époque médiévale. Par une longue montée nous parvenons au moulin d’En Caunes également classé. À proximité, se trouve un autre moulin, le moulin d’En Gibert que nous n’avons pas vu. Il faut reprendre notre route et nous empruntons un joli sentier qui est un véritable tapis de pâquerettes. Au retour dans le village, nous passons devant l’église Sainte Claire, classée monument historique depuis 1948.

Un peu avant 13h00, nous nous installons sous les belles frondaisons d’un cèdre majestueux. Il fait  beaucoup de vent et un peu frais. Une quarantaine de minutes plus tard, nous devons repartir en direction du fort ou Castel Vielh. Sur cet éperon rocheux, se serait situé le castrum d’origine et le vieux village. 

Depuis 2011, un mémorial y a été érigé en mémoire des « bons hommes » et « bonnes dames » brûlés sur ces lieux le 20 mai 1211 par l'armée des  croisés de Simon de Monfort. Après le siège de Lavaur et le massacre de Montgey, Simon de Monfort assiège le castrum des Cassés. Il s'attaque à cette citadelle qui sert d'abri à de nombreux hérétiques. Raymond et Bernard de Roqueville en sont les seigneurs sous la suzeraineté de Raymond VI comte de Toulouse. Se voyant encerclés, les chevaliers décident de se rendre. Ils ont la vie sauve, mais doivent abandonner aux croisés 94 « bons hommes » et « bonnes dames » qui se sont réfugiés dans une tour du castrum. 60 d'entre eux refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés au bûcher. D'après la chanson de la croisade, on les amena hors du village, et on alluma un grand feu où ces malheureux furent brûlés dans une « très grande joie ». Une sculpture métallique représentant un parfait en proie aux flammes, entourée au sol de huit stèles gravées, marque ce point noir de l’histoire locale et commémore les 800 ans de cette tragédie. Les noms des massacres, sièges et bûchers sont inscrits.

Les parfaits les plus connus des Cassés, Bernard Boufilh, diacre cathare de Saint-Félix et des Cassés ainsi que son frère et son fils ont échappé à ce bûcher. Cet épisode reste dans la mémoire locale : l'éperon situé au nord du fort s'appelle encore le Boufilh. Après les Cassés, les croisés assiégèrent Montferrand dont la garde a été confiée à Baudoin qui capitulera.

Arnaud des Cassés, chevalier et seigneur des Cassés, attesté comme parfait, et les frères Raymond et Etienne Isarn des Cassés, périrent sur le bûcher à Montségur en 1244. D'autres fuirent en Lombardie.

Ici, l’autan doit souffler à beaucoup plus de 100 à l’heure. C’est difficile de se tenir et même de faire des photos.  Nous repartons par un joli chemin en direction de la rigole de la plaine que nous suivons pendant environ 5 kilomètres.  

La rigole du canal du Midi, d'une longueur totale de 27 km, prend sa source dans la commune de Saint-Félix-Lauragais et s'écoule du nord-est au sud-ouest. Elle traverse la commune et se jette dans le canal du Midi au Seuil de Naurouze après avoir traversé 7communes.

Tout au long du sinueux parcours qui épouse la courbe niveau c’est à nouveau un tapis de primevères. Au détour d’une boucle un très joli border collie se joint à nous pour jouer pendant de longues minutes.

Il est bientôt 15h30, nous parvenons au pied de la longue montée goudronnée pour rejoindre Montmaur. Le vent est toujours aussi violent, mais heureusement il nous pousse et, aux environs de 16h00, nous sommes aux voitures. Nous avons fait 23 km avec seulement 310 mètres de dénivelé positif. 

Merci Michel pour cette jolie balade bien que très venteuse.   

Compte rend de Jean-François. Ses photos ici

Photos de Roger ici

Photos de Chantal ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour faire un commentaire, il faut

1) Entrer le commentaire - avec ton nom sinon c'est anonyme et je l'efface

2) Cliquer sur "Publier un commentaire"

Je me permettrai d'effacer les commentaires anonymes