dimanche 19 octobre 2025

Saint Amancet

Nous sommes 17 sur le parking de Saint-Amancet et, à 9 heures, il fait encore un peu frisquet.

Dès le départ, nous voilà en forêt. Un large sentier qui monte, qui monte, bordé par de grandes fougères. Nous allons de chênes et de hêtres en châtaigniers et en pins. Les couleurs commencent à apparaître. Les plus précoces sont les hêtres qui se parent de jaune et de rouge, les autres sont encore verts. Le tapis de feuilles sous nos pieds change lui aussi, alternant la dentelle des chênes, le tapis déjà fauve des hêtres et les feuilles allongées des châtaigniers, tandis que glands, bogues et châtaignes luisantes craquent et roulent sous nos pas. 

Une escale. On pose les sacs et on emprunte un sentier de côté qui descend très très fort, on passe à côté d’un « trou », une ouverture vers des profondeurs insondables, pour arriver bien plus bas encore, sur un aven où nous dérangeons une chauve-souris qui s’affole. Après une remontée, par extraordinaire aussi raide que la descente, nous retrouvons notre piste qui, pour un moment, s’allonge doucement –un peu de descentes, un peu de montées et même du plat – au milieu  d’une futaie de grands pins. 

Et puis c’est une nouvelle et longue montée, dans un épais tapis de feuilles fauves qui illuminent les sous-bois. On remarque des feuilles de chênes énormes en se demandant de quelle espèce il s’agit. En haut, une salle à manger somptueuse nous attend. C’est une grande clairière au milieu de grands arbres qui offrent leur tronc à nos dos ravis. Beaucoup sont encore verts mais un grand hêtre arbore une magnifique palette verte, rouge et jaune au-dessus de nos têtes. De temps en temps, un souffle de vent fait tomber une lente pluie de feuilles dorées.

Après une bonne pause, nous voici repartis sur les crêtes pour atteindre la table d’orientation d’Arfons. Laquelle table nous donne les noms des villages et des hauteurs proches mais indique aussi les directions de Londres, Moscou, Madagascar ou Buenos Aires. On a essayé, mais on n’a pas vu… En fait, même les Pyrénées se cachaient à l’exception d’un petit morceau de ligne bleue sur l’horizon d’où émergeait la silhouette bien reconnaissable du Mont Valier.

La redescente est douce. Un moment, une large ouverture nous offre un panorama sur le pays tarnais, loin en bas ; on distingue la butte de Puylaurens, des villages, des champs, des hameaux de Revel, un bout du lac de Saint-Ferréol. Mais la plupart du temps, c’est la forêt qui se déploie toujours magnifiquement ; entre les fougères, des champignons, des colchiques (ou des crocus ?), des buissons de baies… C’est l’automne. L’image irréelle d’un grand arbre de houx couvert de petites boules rouges du pied à la cime annonce même le temps de Noël. 

C’est une belle journée d’octobre, la température est idéale pour randonner, bien que couvert, le ciel est lumineux et, de temps à autre, un rayon de soleil s’immisçant entre les troncs nous offre un tableau magique. Après quoi, c’est le retour, on longe l’église, on traverse le village et voilà les voitures. Avant de regagner Saissac où nous attend le pot de l’amitié.

Merci à Béa une fois de plus pour nous avoir fait partager sa connaissance intime de la Montagne Noire.

Claudine P.

Photos de Roger

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